Christine DIACON
Images d’Italie
Christine Diacon est venue à la photographie parce qu’elle avait envie de peindre !
De la même façon quand elle photographie qu’à t-elle envie de montrer ou de démontrer ?
Photographier c’est cadrer, rechercher le bon cadre pour la réalité perçue. Capturer un instant, un objet, le conceptualiser autrement grâce au cadre donné (en cela Christine Diacon est plus proche de « l’eikon » grec que de « l’imago » latin).
Donner à voir le détail, la parcelle de monde que la vue d’ensemble du passant, ou le photographe de « Blow up » de Michelangelo Antonioni , n’avait pas perçue.
Le photographe construit un monde qu’un autre n’aurait pas vu (portes anthropomorphes).
Christine Diacon à travers son objectif capture l’objet vu dans sa picturalité, le monde comme tableaux de peintres involontaires , d’ou l’envie de faire de l’abstrait avec des morceaux de réalités concrètes et ordinaires (enduits).
On retrouve dans certains cadrages des clins d’œil à Rothko ou à Mondrian ( Scarpa).
Toutes ces images sont capturées en Italie mais pas du tout comme souvenirs de voyages. Seules les vues d’architectures de Carlo Scarpa sont identifiables à l’Italie, les autres images retracent l’universalité de la picturalité du monde vue par un œil individuel.
Pas de sens caché ou symbolique.
Plaisir de l’œil et de la relation à la ligne et à la couleur.
Propos recueillis par B. Vella